Étude de filière géothermie :
les infos clés à retenir
Alors que la géothermie représente 1 % de la consommation finale de chaleur, l’AFPG publie sa nouvelle étude de filière et dresse un panorama complet de la géothermie en France (de surface et profonde). Que faut-il retenir de l’étude sur l’état actuel de cette ressource abondante et locale, en particulier la géothermie de surface ? On vous résume tout dans cet article.
Avec l’arrivée de nouveaux acteurs issus du digital et de l’industrie, le monde de la géothermie est en pleine transformation et s’affirme comme une filière innovante. L’étude met en lumière les innovations les plus significatives :
Schéma de la solution sur sondes inclinées Celsius Energy (c) Celsius Energy
« Un échangeur sur sondes inclinées peut avoir une performance équivalente à un champ de sondes verticales, voire une meilleure exploitation de la « batterie » thermique du sous-sol du fait de la possibilité d’atteindre un plus grand volume du sous-sol grâce à la flexibilité dans le placement des sondes. »
Pour la première fois, l’étude de l’AFPG propose une classification par secteur :
Individuel : en 2022, 3.274 PAC géothermiques ont été vendues, contre 1 million de PAC aérothermiques. La PAC géothermique constitue encore un marché de niche malgré ses nombreux avantages.
Logements et hébergements collectifs : le calcul est affiné grâce aux nouvelles fonctionnalités de l’outil du BRGM, qui permet de distinguer les logements collectifs (type hôtels, HLM…) des logements individuels. Ainsi, 45 nouvelles installations ont été identifiées en 2022 contre 30 en 2021.
Secteur agricole : le secteur englobe toutes les activités agricoles et connexes, notamment l’élevage, les cultures de plantes, la viticulture, la pisciculture ainsi que les exploitations forestières. Le marché de la géothermie y est très peu développé, alors qu’elle permettrait aux exploitants de réduire leurs coûts énergétiques et de s’affranchir de la volatilité des prix du gaz.
Secteur industriel : le secteur regroupe les installations servant à chauffer des process industriels dans différents types d’usines. Au total, 12 nouvelles installations en 2022 contre 17 en 2021.
Secteur tertiaire : après le secteur individuel, c’est le secteur le plus important en nombre d’installations. Il comprend les équipements d’intérêt collectif et services collectifs (écoles, piscines, mairies…), les commerces et activités de service (magasins, centres commerciaux, centres logistiques…) et les autres activités du secteur tertiaire comme les bureaux d’entreprises. En 2022, 117 nouvelles installations ont été comptabilisées.
Source : AFPG
Au total, si on ajoute les installations construites avant 2022, la géothermie de surface fournit 4,58 TWh/an.
• Alors que la Loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) prévoit d’atteindre 38 % de chaleur renouvelable d’ici à 2030 (contre 22 % en 2021), le Club de la chaleur va encore plus loin avec un objectif ambitieux à 54 % en 2030.
• La Programmation Pluriannuelle de l’Energie, encadrée par la LTECV, fixe quant à elle les objectifs de production par énergie renouvelable. Ainsi, la géothermie devait produire 4,6 TWh en 2023 et devra monter à 5 à 7 TWh en 2028.
• Le décret tertiaire, également appelé dispositif Eco Energie Tertiaire fixe quant à lui des objectifs de réduction de la consommation d’énergie pour les bâtiments tertiaires de > 1000 m², avec des paliers en 2030, 2040 et 2050. La géothermie est une bonne opportunité pour réduire ses consommations énergétiques, avec un COP très performant.
Le Plan géothermie : première initiative phare visant à soutenir le déploiement de la géothermie, le plan géothermie lancé en 2023 par la Ministre de la transition énergétique sur le site de Celsius Energy marque un tournant. Il énumère les actions qui favoriseront l’accélération de la géothermie. On peut notamment citer : le soutien à la formation des foreurs de demain, la finalisation de la cartographie régionale des zones GMI ou encore la mise en place des outils pour améliorer la visibilité des professionnels.
Le Fonds Chaleur : géré par l’ADEME, ce fonds est dédié aux secteurs du résidentiel collectif, du tertiaire ainsi que de l’industrie et de l’agro-alimentaire. Il peut se cumuler notamment avec les crédits régionaux, le Fonds européen de Développement Régional, et parfois aussi avec les Certificats d’Economies d’Energies. Pour la géothermie de surface, 856 opérations ont bénéficié du Fonds Chaleur entre 2009 et 2022. En 2022, 93 en ont bénéficié.
L’ADEME contribue également au financement des études de faisabilité.
Les aides sont principalement octroyées par ses directions régionales. Le dépôt des dossiers de demande d’aides Fonds chaleur peut s’effectuer dans le cadre d’appels à projets régionaux, ou bien au fil de l’eau via le site de l’ADEME.
Le Cluster France Géoénergie : initiative alliant acteurs publics et privés, ce collectif co-fondé par Celsius Energy en novembre 2022 est abrité au sein de l’AFPG. Il a pour objet la systématisation de la géothermie de surface auprès des donneurs d’ordres tant publics que privés. A travers ses groupes de travail très opérationnels, France Géoénergie participe à la promotion de la géoénergie et à son déploiement sur les territoires, et porte une attention particulière aux filières de formation.
Développement de l’animation en région : la régionalisation de l’animation est un outil-clé pour le déploiement de la géothermie sur l’ensemble du territoire. Elle s’adresse en particulier aux collectivités, aux acteurs des secteurs industriels et tertiaires. Aujourd’hui, six régions possèdent un animateur ou une animatrice, il en faudrait six de plus pour un maillage territorial complet.
Formation aux métiers de la géothermie de surface : la formation est un volet important du plan gouvernemental d’accélération de la géothermie. Pour répondre à la demande et atteindre les objectifs ambitieux de déploiement, la filière aura un besoin croissant d’ingénieurs, de foreurs ou d’aides foreurs. Des métiers accessibles en formation initiale et continue, BTS, DUT, licences pro et écoles d’ingénieurs. La géothermie est sans conteste une filière d’avenir !
La RE2020 devrait favoriser l’adoption de la géoénergie. Il est néanmoins encore trop tôt pour en mesurer les effets.
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